mardi 26 juin 2012

20/06 Roule, roule, rentre à la maison

Seconde nuit calme, ça se passe bien dans ce camping. Nous doutions un peu du rythme à adopter pour terminer notre séjour en Croatie, mais nous sommes à peu près décidés à changer de camping à nouveau.
Nous déjeunons. A travers la baie je regarde des allemands démonter leur caravane et s’en aller. Avant de partir pour Porèc, je retourne à la réception avec l’ordi pour mettre un ou deux messages de plus sur le blog. Je suis pas mal à la bourre …
Je commence par jeter un œil à mes mails, conscient que c’est souvent par ce biais que je me retrouve à surfer sur le net au lieu d’avancer le blog… Un mail de mon père, mauvaise nouvelle, il va falloir rentrer en France rapidement. Pendant que Julia fait quelques préparatifs, je mets quand même quelques messages sur le blog mais je n’ai pas trop le goût à ça.
Notre tour en Croatie était quasiment fini et nous envisagions de traverser l’Italie en passant par Venise. Nous laissons cela de coté et décidons de rentrer directement, tout sera toujours là pour des vacances futures.
Nous prenons donc la route dans la foulée, nous ne sommes pas encore fixé sur le temps que cela va prendre pour arriver « chez nous ». Le GPS donne une idée de la route à parcourir …

Nous partons du camping et remontons vers le Nord. Nous nous posons pas mal de questions au sujet de la vignette slovène : il faut payer 15 € pour avoir le droit de circuler sur les voies rapides. Ce n’est pas facile de savoir lesquelles sont concernées … Nous faisons le plein d’essence car en Italie le litre de gasoil est à un prix effrayant, il vaut mieux profiter du tarif croate amical.
Nous arrivons face à une vallée qui semble être la frontière entre la Croatie et la Slovénie.

Et nous voilà à la douane.
Ca y est on arrive en zone Euro !

Nous traversons le petit bout côtier de Slovénie par de petites routes mais le GPS finit par nous amener sur une voie rapide. Nous tentons de l’esquiver, en prenant une petite route parallèle. Nous sommes assez flippés, les récits sur ce sujet sont édifiants : des touristes se sont fait choppés directement en entrant sur la voie concernée et le résultat est une amende de 300 € !
A deux doigts de la douane italienne, nous ne pouvons plus esquiver la voie rapide, tant pis, la frontière est en vue ! Ca passe… nous sommes en Italie !

Ma mère m’a toujours raconté qu’ils avaient dû traverser un jour la plaine du Pô en plein soleil et que ça avait été affreux … et bien ça y est c’est notre tour ! Il fait super chaud … mais ça n’empêche pas les gens de couler du goudron en plein soleil torse nu … il y a des boulots pas marrants …

Nous rentrons sur les autoroutes italiennes. En Italie c’est facile, il y a deux voies : une remplie de voitures et une remplie de camions ! C’est impressionnant. Le ciel est voilé, comme pour mieux retenir  la chaleur au sol ! Eléa est en couche et souffre de la chaleur.
Il n’y a jamais d’aires sur les autoroutes ici ! Il y a juste quelques endroits où la bande d’arrêt d’urgence est doublée : bonjour l’insertion !
Il y a un truc qui m’embête, nous roulons la fenêtre ouverte et nous entendons un claquement rapide lorsque nous roulons à coté d’une barrière en béton ! Au bout d’un moment ça commence à m’inquiéter alors nous cherchons ce que ça pourrait être. C’est forcément un bruit du camion qui se répercute sur le mur et qui revient à nos oreilles. Impossible de s’arrêter ! J’essaie de prendre des photos des roues avec l’appareil photo mais elles semblent normales ! L’idée suivante, le sac de congélation que nous avons scotché pour fermer l’aération de la porte coulissante pourrait claquer avec la vitesse, mais non, en mettant l’oreille côté intérieur on n’entend rien ! La bâche des vélos alors ? C’est difficile d’ouvrir les baies à l’arrière en roulant, elles sont plaquées par la vitesse. J’arrive à en entrebâiller un peu une mais il n’y pas de bruit venant de la bâche …
Nous laissons tomber, le camion roule bien.
Du coup pour manger nous sortons et nous posons au parking des employés de l’autoroute. Malgré la chaleur nous prenons un café et repartons. On fait son possible pour se rafraîchir !

On s’occupe comme on peut. Je regarde les plaques d’immatriculation des camions pour voir si j’arrive à en trouver de tous les pays d’Europe. La plupart sont italiens, allemands ou autrichiens, mais j’arrive à dégoter un turc et un russe pour les plus rares…
De l’autoroute il n’y a pas grand-chose à regarder ! Quelques églises dépassent dans la campagne.

Je ne sais pas comment est maillé le territoire mais franchement on dirait que ce pays est un affreux tricotage de lignes électriques !

Nous tombons presque à cours d’eau dans l’après midi. Nous nous arrêtons sur une aire de repos qui tombe à pic ! Je pars dans le bâtiment avec ma bouteille pendant que Julia se dégourdit les jambes avec Eléa aux jeux pour enfants. Evidemment aux toilettes il n’y a que de l’eau chaude et la bouteille est trop longue. Sur le parking toutes les bornes d’eaux pour les routiers sont coupées. Je vois des gens sortir du magasin avec leurs petites bouteilles d’eau fraîche achetées au magasin. C’est le genre de truc qui m’énerve un max … Nous repartons sans eau, tant pis, on fera avec notre petit reste. En sortant de la place du parking, lorsque je braque les roues je sens un petit craquement ! Je recule et voilà qu’un bout de plastique traîne sur notre place ! Merde, on a paumé un truc ! Je me gare, récupère le bout qui a été complètement bouffé par un frottement. Bon… le bruit devait venir de là ! Je jette un œil sous le camion et je ne vois pas du tout d’où ça peut sortir ! Nous repartons, et effectivement il n’y a plus de bruit.
A 18h, après déjà 8h de trajet les Alpes sont en vue ! Nous reconnaissons la route qui s’enfonce entre les sommets, nous l’avons prise lorsque nous sommes allés en Italie dans la région des grands lacs.


J’ai souvenir aussi que le tunnel du Fréjus est à un tarif du genre 29 € l’aller et 32 € l’aller/retour. Ca aussi c’est le truc rageant ! Sans compter qu’il y a à coup sûr un tarif plus élevé pour notre camion ! Du coup nous décidons de passer par le col du Mont Cenis.

Au pied de la montée, la jauge d’essence s’allume.

Il y a une pompe à essence mais le litre de gasoil est à plus de 1€70 ! Allez, on le tente quand même !!! J’ai déjà vidé notre jerrican de 5l pendant la journée, nous n’avons plus de joker !
Des panneaux indiquent que la France est à une vingtaine de kilomètres, nous avons réussi à faire plus de 60km dans la réserve en Ecosse mais cette fois-ci c’est de la montée ! Julia attaque donc les innombrables virages. Nous prenons de la hauteur et la température descend en chute libre. Nous passons la frontière !!! Nous voilà en France !

L’aiguille est presque en bas de la zone rouge ! Surprise, la frontière n’est pas au col, il faut encore monter ! La route entame une série de lacets vraiment belle, et la route passe enfin le col.


Le lac est joli, des gens se sont posés en camping-car au bout du barrage, c’est chouette.


Ca y est la route descend, on va se laisser rouler pour économiser les quelques goutes de gasoil qu’il nous reste jusqu’à une pompe à essence en bas de la côte.
Dans la descente, ça se met à sentir les freins, nous faisons une pause pour les laisser refroidir.


Nous arrivons dans la vallée de l’Arc, et nous filons à la pompe la plus proche. 1,4 € le litre c’est vachement moins cher qu’en Italie ! Hop, 20 litres dans le réservoir, nous pourrons rejoindre Grenoble où il y a des stations encore moins chères.
Vu où nous en sommes, nous allons rentrer ce soir à Grenoble.

Nous cherchons une cabine et appelons ma mère qui ne sait même pas que nous sommes sur le trajet du retour. Elle est toute contente !

Il est 20h, le soleil est encore haut, c’est le jour le plus long ! Nous avons la dalle et plus rien à manger ! Nous descendons la vallée en direction de Modane mais les petits villages n’ont rien pour manger facilement.

L’énorme fort Sainte Thérèse en travers de la vallée est vraiment impressionnant !

Nous passons Modane et c’est à Fourneaux que nous trouvons une belle pizzeria !

Je me suis à peine rhabillé depuis l’Italie alors je sors en short, T-shirt et Crogs aux pieds pour aller commander une 4 fromages. La pizzeria est bondée, il y a des gens en terrasse, tout le monde est bien habillé vu qu’il fait froid dehors. J’ai comme qui dirait l’impression qu’on me regarde bizarrement … surtout que nous sommes garés en face avec kiki visible du resto. Ca me fait bien marrer. Dans la rue les gens parlent français ça fait drôle. J’ai presque l’habitude de penser à ce que je vais dire en anglais ! Ca me fait donc un peu bizarre d’aborder le serveur en français, et là, je tombe sur un pur italien ! Ses cuistots ne comprennent rien au français, il y en a d’ailleurs un qui demande à la patronne ce que c’est qu’un panaché… et l’explication en retour est en italien.
Nous mangeons la pizza et reprenons la route… par l’autoroute c’est rapide !

A 22h40, nous arrivons à Herbeys.


Ca y est, c’est la fin du voyage……………