12/05 Entre glaciers et fjords

Petit réveil tranquille dans notre camping. Il est 8h, c'est l'horaire auquel nous nous astreignons. Nous avons bien pris ce rythme. On ne loupe pas de levé de soleil en émergeant à cette heure là : il y a trop de montagnes alentours pour espérer le voir avant 10h.

Il nous faut 1h30 pour nous lever, manger et nous préparer pour sortir randonner. C'est dingue et surtout énervant d'être aussi lents. Pas facile dans le camion, si tout le monde veut faire quelque chose, on se marche dessus et Eléa est rapidement dans les pattes.

Quelques coins de ciel bleu mas globalement c'est nuageux. Le plafond est haut et du coup on voit les deux glaciers depuis le camion. Nous partons pour le Briksdalbreen à pied depuis le camping. 

A peine avons nous passé le petit pont de la réception que deux autobus passent sur la route et montent au complexe hotelier du bout de la route. Ho punaise, nous allons nous retrouver au milieu de dizaines de beauf' ça ne va pas nous plaire !

En arrivant à l'hotel, c'est le summum. 50 gugusses nous observent comme des yétis. Ils sont tous par groupes de six, chaque groupe avec une couleur de casquette et un accompagnateur ! Une vraie sortie accompagnée de colonie de vacance pour vieux.  Nous traversons tout ça avec Julia et Eléa dans le sac à dos, complètement dépités et ça doit se voir...  Finalement, nous sommes agréablement surpris de voir qu'ils ne vont pas au glacier :) Ils restent à l'hotel et se préparent à faire des activités ! Tir à l'arc, accrobranche et tout un tas de truc. Ca ressemble à un séminaire. 

Nous passons devant les voiturettes servant à monter les touristes plus près de la glace, le routard parlait d'une cariole tirée par un cheval, mais de cheval il n'en reste qu'un sur le logo collé sur les capots !

Le torrent est splendide, les rochers polis par les glaces sont blancs et couronnés de mousse très verte. 

L'eau est pure et saute en cascades un peu partout. Sur la droite tout en haut d'une grande pente rocheuse, les crevasses d'une autre langue du glacier se déssinent devant les nuages, mais ce n'est pas celui que nous allons voir. On arrive en 30 minutes devant le lac, c'est le coin le moins joli finalement. Mais dès qu'on lève les yeux c'est impressionnant de voir le glacier s'aggriper à la falaise et s'affiner jusqu'à devenir un éboulis de glace qui descend quasiment jusqu'au lac ! Des zones ont dû s'écrouler récemment, la glace est bleue ! 

Il est 11h, nous pique-niquons au près du lac, sous quelques flocons secs pas gênants.

Nous faisons un joli kairn, histoire d'en rajouter un gros parmi les dizaines qu'on trouve aux alentours. 

Lorsque nous quittons le lac, nous entendons une avalanche de glace et apercevons la fin de la petite coulée. L'éboulis vient de gagner quelques glaçons !

Petite traversée du torrent pour donner un peu d'utilité à un pont aperçu plus bas ;-)

Nous redescendons en prenant la route des voiturettes pour passer devant la grande cascade qu'on ne sait pas trop comment prendre en photo, alors nous la prenons sous toutes les coutures

Avec tout ça nous sommes de retour au camping juste après midi, alors nous faisons le plein d'eau et partons pour Stryne. Un peu après cette peite ville un gros panneau sur le bord de la route semble indiquer que la route que nous voulons prendre est fermée plus loin ! C'est la route touristique.

Bien embêtés, nous revenons à Stryne pour chercher des informations. Nous arrivons à l'office du tourisme. Une femme vient de rentrer avec ses deux gamins. Je me pointe à la porte et pas moyen de l'ouvrir. Je tourne en ronde je cherche les horaires : ile st 14h50 et ça ferme à 15h30 ! Je finis par frapper à la porte et la femme me fait signe que c'est fermé !

Punaise ! C'est vraiment merdique ! Nous sommes des touristes qui voulont savoir si les trois routes touristiques qui s'enchaînent pour monter au Nord sont ouvertes, et pas moyen de savoir !

A tout les coups, la route de Geiranger puis la route des aigles et finalement la route des trolls sont fermées. Nous prenons l'itinéraire bis classique, la route est belle mais moi je suis vraiment déprimé. 

Je me mets à la sculpture sur baton ... c'est dire si j'ai envie de regarder le paysage ...

Les paysages sont pourtant variés

Un drôle de piaf qui se balade dans la neige !

Nous rejoignons Hellesylt pour y glaner des informations. C'est de là que part le ferry qui mène à Geiranger par le Geirangerfjord classé à l'UNESCO. Si les routes sont fermées, Geiranger est isolé au bout de son fjord et dépend uniquement du ferry. Ca voudrait aussi dire que si nous voulons voir le fjord il faudra faire l'aller/retour et payer deux fois le trajet :-(

Avant d'arriver, la route longe une gorge superbe mais difficilement visible. Elle débouche au village au bord du fjord en une large cascade en pente douce. 

Je rentre dans un magasin de souvenir à coté de l'embarcadère. Ce n'est pas ouvert mais des jeunes remplissent les rayons avant la saison touristique. Je demande si la route des aigles qui quitte Geiranger par le Nord est ouverte et OUI ! ouf ! Elle est déneigée rapidement car ils ne laissent pas Geiranger dépendre trop du ferry.

Le prochain ferry part à 18h30, nous nous garons sur les lignes d'embarquement et allons nous promener. Il ne pleut pas et il y a quelques lueurs bleues dans les nuages, on se contentera de ça !

C'est désert

Une trotinette trouvée dans un fossé pour s'amuser un peu

Un joli petit moulin en bois reste sagement à coté de la grosse cascade tumultueuse. Derrière, on peut manier la plache qui libère le débit d'eau qui arrive à la roue mais malgré cela elle ne tourne pas... Tant pis il est chouette quand même !

Nous revenons au camion patienter au chaud en faisant quelques parties de dominos puis le bateau arrive.

Tarif voiture plus un adulte supplémentaire, 450 couronnes (62€).

Avec nous il y a quelques couples mais surtout il y a un autocar de japonais de Tokyo. Qui dit japonais dit appareil photo, mais dit aussi "japonaises" ! Limites japoniaises ! La dizaine de japonaises d'une cinquantaine d'année est complètement histérique à la vue d'Eléa ! Elles se marrent comme des baleines dès qu'elle bouge, viennent gigoter devant elle, la prendre en photo, lui faire gouzi gouzi ... She's so cute she's so cute .... Certains mecs s'y mettent aussi ... au lieu de regarder le paysage dans le vent glacial

Au début nous les remercions, a la fin nous les ignorons... Une chose est sûre, ça nous change des Norvégiens.

Le fjord est superbe mais une fois de plus les cascades manquent de débit. La neige ne font pas beaucoup en ce moment alors certaines sont de petits filets d'eau et d'autres sont correctes. D'anciennes ferment isolées jalonnent l'itinéraire, et nous ne pouvons nous empêcher d'envier les possesseurs de ces quelques hâvres de paix. 

Un endroit où les kayalistes ont taggé la falaise ...

Nous arrivons à Geiranger après une heure passée à photographier et regarder défiler le fjord et à rentrer se réchauffer derrière les vitres.

Il n'y a pas grand chose à voir ici alors nous prenons la direction de la route des aigles au Nord. Nous mangeons au pied des lacets et au bord du fjord. 

PAN ! Punaise il est pas loin lui ! Un chasseur vient de tirer un cou pde fusil dans la forêt de bouleaux de l'autre coté de la route. PAN ! un second puis un troisème coup de fusil ! Je comprends mieux pourquoi nous n'avons toujours pas vu la moindre bête poilue vivante dans ce pays ! Je scrute à la fenêtre pour trouver le chasseur. Il finit par sortir du bois et je suis surpris ! Au lieu du chasseur en chemise à carreaux trainant un cerf pour le charger dans son pick-up, c'est un jeune en jean et chaussure de villes et qui revient à son audi A3 noir brillante, bredouille ! Pfff ... les animaux n'ont aucune chance dans ce pays si même les "citadins" les traquent.

Nous partons, et montons les lacets de la route des aigles.

Comme en de nomberux endroits, il semblerait que l'hiver ait fourni un lot assez violent d'avalanches. Ici c'est une forêt de bouleau couchée... à d'autres endroits ce sont des épicéa brisés nets...

Le panorama sur le fjord et Geiranger est superbe !

Nous débouchons au col fortement enneigé. 

Une petite route était censée s'enfiler sur la droite mais elle est sous un mètre de neige. Ca va être dur de trouver où se garer pour la nuit. Mais finalement la route principale redescend et le vallon se déneige. 

Une petite piste sur la gauche à coté d'un ruisseau mignon nous tend les bras ! L'endroit semble chouette, nous nous colons à une plaque de neige pour nous fondre dans le paysage. 

Nous nous couchons, on dirait qu'il y a de petites avalanches dans le quartier, ça fait du bruit... mais notre coin semble bien protégé.