dimanche 20 mai 2012

17/05 Entrée en Suède


Peu avant 7h, j'ouvre un oeil. Dur de se motiver mais je m'habille pour aller voir dehors. Je réveille Eléa en passant mais elle a l'air partante pour se rendormir. Je sors et hô miracle !  Deux rennes blancs broutent de l'autre coté de la tourbière !!!

Je préviens Julia en tappant au carreau, et je file ... Ils sont complètement à découvert alors ça va être dur de les approcher. Je les contourne d'assez loin pour rejoindre la route derrière eux. Je reviens à leur niveau et avance un peu pour me cacher dans les branches basses d'un sapin.

C'est super, ils sont assez loins mais avancent doucement en biais et ils se rapprochent donc un peu. Les quelques photos ne sont pas terribles mais tant pis ! Au fond le camion :-)

Je suis en petites soquettes et ça commence à me grater. Je psychote un peu sur les tiques, je n'ai pas trop envie de me faire manger. Déjà que c'est pas rigolo en France alors dans ces contrées avec la maladie de Lyme, non merci.


Les rennes sont plus proches, mais ils passent derrière une bosse et un petit groupe d'arbres. Je tente une sortie discrète... mais comme dans tout bon navet à la télé, "CRAC" il y a une branchette à la con sous ma chaussure ... J'ai mal choisi ma trajectoire, je le savais mais, comme toujours dans ces moments là, le corps fait un peu autre chose que ce qu'ordonne la raison.
Hop, la femelle me braque du regard. Le mâle est derrière des arbres et je ne sais pas ce qu'il fait. je poursuis ma retraite en arrière, passe derrière ma planque et je recule hativement. Une fois assez loin je rejoins la piste menant au camion. Grosso modo j'ai fait 3/4 de tour autour des rennes depuis le début. J'avance doucement, quand j'aperçois derrière des arbres les deux grosses bêtes trotter sur la piste et venant dans ma direction ! Ho punaise ! A la télé les rennes paraissaient être des animaux plus petits, là, je me sens plutôt gringalet. Un tour d'horizon express me renseigne sur le fait que les quelques arbres aux alentours sont soit minuscules soit sans aucune branche basse ! Je tourne les talons et file quatre à quatre sur la piste dans l'autre sens. Je prends le virage, arrive sur la route, la traverse et grimpe au premier arbre en face. A 3 bons mètres de haut je valide le fait que les rennes ne m'ont pas rattrapé et ont du s'arrêter. J'attends dans mon arbre, tel un koala dans un pin sylvestre.

Il y a quelques autres pins d'un coté, mais de l'autre, c'est la tourbière. Quelques voitures passent devant moi, les gens doivent bien se marrer en me voyant accroché là haut !
J'attends quelques minutes, et aucun renne à l'horizon ! Je redescends, reprends la piste tout doucement, et arrive au camion sans voir l'ombre d'une oreille ...
Julia me dit qu'ils ont effectivement voulu partir par la piste mais qu'ensuite ils sont repartis dans une autre direction, sûrement après m'avoir vu filer ...
Eléa qui chante devant le levier de vitesse

Suite à cette petite rencontre pimentée, nous prenons un petit dèj'. Il y a une étrange odeur de brûlé, un peu vague. Nous fouillons partout mais ne trouvons pas la source. Une fois tout éteint, nous abandonnons les recherches et partons vers l'Est. Je suis bien content d'avoir vu des animaux en Norvège, même si je me dis qu'il s'agit surement de quelques rennes suédois qui n'avaient pas vu la frontière qui se trouve à 4 kilomètres de là !
Nous sortons de notre coin nocturne et passons devant mon arbre

Nous passons justement la frontière : un simple panneau "Sverige" au milieu de nulle part.

Quelques kilomètres plus loin, un vague poste de contrôle pour poids lourd est désert. Ca y est nous sommes au pays d'Ikéa ; sous la pluie ! Njut !!!
A peine la frontière passée que nous voyons trois beaux lièvres détaler le long de la route. ils sont très beaux avec un pelage variable du gris au blanc tacheté !
Le camion est complètement à sec.

Nous arrivons à la pompe à essence trouvée grâce au GPS. Il est 8h30. Bizarre, il n'y a que trois pompes à super sans plomb devant le magasin !!!  Un panneau sur la porte avec une flèche indique Diesel derrière nous. Nous sommes passés devant la pompe avec son énorme citerne sans la voir 20 mètres avant, ouf ! Enfin ... non pas ouf ! Il n'y a qu'un automate, et en payant par carte il y a des frais supplémentaires. Le tarif est à peu près le même qu'en Norvège. Cerise sur le gâteau, l'automate ne prend pas les cartes mais uniquement des billets suédois, et il a l'air d'être en panne ! De toute manière on n'a pas de couronnes suédoises !
La prochaine pompe est à 50 kilomètres, et il nous reste un bidon de 5 litres de gazole. Nous roulons et finissons par donner ces 5 litres à boire au camion. La jauge ne bouge pas d'un poil. Pour économiser au max nous zappons un village avec pourtant une chute d'eau et une église à voir et filons vers l'Est. Pas de panne, nous arrivons et cette fois ci ça prend la carte bleue ! Allez, nous repartons dans l'autre sens, voir une autre chute d'eau que nous venons de passer. Il pleut toujours, c'est dur de se motiver à sortir mais après c'est bon.
Les quelques kilomètres de retour en arrière puis la route pour y aller en valaient bien la peine, ce n'est pas un petit ruisseau qui saute 3 mètres !!!







Une grotte igloo fabriquée juste à coté

Nous récupérons un bonnet sur le parking, j'ai paumé le mien !

Petite maisonnette au bord d'un torrent le long de la route

Nous nous arrêtons à une jolie église en deux parties ! Mais le panneau qui l'indique n 'est pas franchement lisible pour nous !



Nous retrouvons peut être les mêmes  litres d'eau sur une autre chute quelques dizaines de kilomètres en aval lors d'un autre arrêt ! Nous ne voyons que l'une des deux chutes d'eau jumelles, mais rien qu'une c'est très impressionnant car on est vraiment près et on se fait bien mouiller ! Eléa n'est pas bien rassurée !




Toujours sur la route d'Ostersund, nous faisons un crochet pour aller voir des peintures rupestres. C'est vraiment histoire de faire le touriste et de cocher tous les points d'intérêt de l'atlas ! Bien nous en a pris !!! Je vous préviens tout de suite, les personnes qui sont offensées par les ossements et les peaux de bête ont tout intérêt à zapper la partie qui suit !

Le site des peintures rupestre a été développé en une sorte de petit musée en plein air dédié à la préhistoire et notamment à la chasse à l'élan. Une vieille hutte et quelques cabanes servent de support à une exposition de crânes, de bois, d'os et de pattes (oui, des pattes avec la peau, les os et les sabots) d'élan. On en trouve un peu partout sur le site. Le portail d'entrée annonce clairement la couleur !





Nous sommes d'abord déroutés mais une fois dans l'ambiance "chasseur cueilleur", c'est impressionnant. Pour ma part je n'apprécie pas les chasseurs. Après quelques rencontres désagréables, je les assimile très volontiers à des viandards suintant le vin rouge près à dégommer tout ce qui bouge (ps : les quelques chasseurs que je connais n'ont pas à se sentir visés). Vous l'aurez à peine remarqué, je préfère observer et prendre des photos des animaux plutôt que les chasser.
Avec Julia, nous sommes toutefois séduits par cet endroit. Nous entrons dans une cabane, le plafond est couvert de peaux d'élans, il y a des crânes sur les murs et de nombreuses pattes suspendues un peu partout. D'un seul coup, des grognements de bêtes et des bruits de la forêt se répandent dans la pièce. Eléa panique, mais accepte de rester un peu, dans nos bras. Des hauts-parleurs difusent une ambiance des plus flippante ! C'est terrible ! :-)



Un dernier bâtiment, probablement un véritable musée buvette est fermé. Nous finissons quand même par aller voir les peintures. Elles sont gravées dans des rochers à moitié sous les eaux d'un torrents qui s'en va dans une cascade. Le site est beau et les peintures sont nombreuses. La couleur rouge permet de les voir depuis l'estrade devant le torrent. Ce n'est pas très impressionnant mais l'explicatif est bien fait.


Nous repartons, vraiment satisfaits par cet endroit surprenant !
Quelques chevaux pour finir :)


Nous arrivons finalement à Ostersund, où l'office de tourisme est fermé en cette fin d'après midi.
Les suédois adorent les bagnolles américaines !

Nous retirons des billets suédois à la banque et faisons de bonnes courses et mangeons.
Eléa a décidé que les radis ça s'épluche !

Nous repartons hors de la ville pour nous chercher un coin de forêt pour dormir !
Quelquefois la technique norvégienne s'applique mais il y a de très nombreuses pistes laissées ouverts, donc aucun soucis !

En suède, je crois que nous allons nous plaire :) La route sillone d'immenses forêts, et nous trouvons une route en terre. Nous la suivons longuement en quête d'une zone plus clairsemée. Un piste forestière nous emmène devant une clairière, c'est parfait !

Je fais un petit tour dans l'herbe, au moins cette fois-ci ce n'est pas une tourbière ! Il y a des crottes d'élans un peu partout ! Je tombe sur plusieurs os grands comme mon bras, puis des vertèbres et une côte. C'est un bon coin apparement !
Je reviens au camion... Merde ça fume !!! julia a ouvert la porte et m'appelle ! "Y'a un problème !!! C'est le chauffage !!! Ta bouteille pour cacher le bruit de la pompe doit prendre feu !". La même odeur que ce matin, mais un gros nuage en prime ! Merde !!! J'attends que ça refroidisse, mets le camion sur calles, installe une bâche par terre et vais jeter un oeil sous le camion ! La pluie coule le long du camion, c'est sale et je commence à me cailler et être mouillé mais il faut bien faire avec ! Il doit faire 5 degrés dehors !
Aucune trace d'incendie au niveau de la bouteille. Je fais rallumer le chauffage à Julia, ça se met à tourner, comme d'habitude et lorsque le cycle de chauffe démarre, la pompe claque quelques coups et une fumée affreusement épaisse se met à sortir de l'échappement du chauffage !

Nous voilà bien mal embarqués. Je ne vois pas ce que je peux faire et c'est marqué partout de ne pas trifouiller un chauffage au gasoil !!!
Faire réparer ce chauffage Webasto en Suède va nous coûter les deux bras chacuns. C'est peut être le fait d'avoir fais tourner le chauffage avec le réservoir de gasoil quasiment vide qui a déclenché le problème ...
Après quelques hésitations, Julia, à mon grand étonnement, évoque la possibilité de poursuivre sans chauffage, puisque nous allons descendre toujours vers le Sud. Nous verrons bien ce que ça donne et on adaptera nos choix dès que nécessaire. Demain peut être ?
Nous installons les protections thermiques, fermons les rideaux, raccrochons les manches amovibles à la turbulettes en polaire d'Eléa et nous voilà partis pour une bonne nuit rafraichissante ...
Nous nous sommes vraiment habitués à avoir le bruit du chauffage, qui est quand même assez fort, et du coup ce soir ça fait vraiment bizarre. On a l'impression d'être comme dans une tente. Le bruit des oiseaux est presque dérangeant ! Du coup forcément, je suis aux aguets. Julia pour sa part stresse d'avoir froid...

3 commentaires:

  1. Très ressemblant le koala de Norvège agrippé à son arbre !!

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  2. Ma Ju, ma frileuse mais comment as tu fais pour dormir avec un froid pareil??????

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